
Mission d’écoute des éleveurs et bergers confrontés aux grands prédateurs en Ariège
23 septembre 2020
Clap de fin pour les montreurs d’ours, de loups et les animaux sauvages dans les cirques
29 septembre 2020En juillet, nous vous avions invités à vous opposer au projet d’arrêté soumis à consultation du public concernant la régulation du renard par chaque lieutenant de louveterie du département de la Somme. Ce projet d’arrêté prévoyait d’autoriser l’abattage de 1600 renards par tirs de nuit, du 1er août 2020 au 31 mars 2021, sans que la préfecture n’apporte d’éléments concrets pour justifier ce massacre.
Malgré nos oppositions, l’arrêté n¬∞80-2020-08-13-001 en date du 13 août 2020 portant autorisation de la régulation du renard par tirs de nuit a été signé de par la Préfète de la Somme, ce qui nous a conduit à déposer un recours devant le tribunal administratif d’Amiens, aux côtés de l’ASPAS. Nous avons confié ce recours commun au cabinet GEO AVOCATS. Maître Coline Robert a pu exposer nos arguments lors de l’audience du mardi 22 septembre.
Le juge des Référés a décidé de suspendre cet arrêté le 28 septembre 2020 jusqu’au jugement au fond et a condamné l’Etat au remboursement des frais de recours. Il a considéré que l’abattage de 1600 renards portait atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt public, à la situation du requérant ou aux intérêts qu’il entend défendre.
Il a retenu que le renard n’est pas responsable du déclin de la population de perdrix grise, par ailleurs chassée dans le département, et que les prédations sur les élevages avicoles n’étaient pas de nature à les mettre en péril. L’argument sanitaire ne permet pas de justifier cet arrêté puisqu’au cas de transmission (humaine ou à un autre animal) de gale sarcoptique ou d’echinococcose alvéolaire n’a été rapporté dans la Somme.
Enfin, le juge des Référés a retenu que l’indice kilométrique d’abondance du renard dans le département a faiblement évolué depuis 2003 et reste trois fois inférieur à la moyenne française.
Pour toutes ces raisons, il a prononcé la suspension de l’arrêté et évité la mort de 1600 renards par tirs de nuit, ce qui constitue une victoire, même si le renard reste une espèce chassée dans la Somme et que 8000 renards y sont tués chaque année par piégeage, déterrage, tirs d’été, auxquels s’ajoutent ceux qui sont tués en période de chasse.