Le renard, un auxiliaire de l'agriculture massacré inutilement
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En France, le renard est classé dans le groupe 2 de la liste des ESOD, les espèces susceptibles d'occasionner des dégâts, par arrêté ministériel du 3 juillet 2019. A ce titre, le renard peut-être piégé en tout lieu et toute l'année, mais aussi déterré avec ou sans chien. Il est également chassé (souvent à partir du 1er juin jusqu'à la fermeture de la saison de chasse) et peut-être abattu (y compris la nuit) lors de battues administratives.
Le renard est accusé de tous les maux par les chasseurs et certaines préfectures :
- transmission de maladies (gale sarcoptique, echinococcose alvéolaire, rage...)
- raréfaction du petit gibier
- attaques de poulaillers
Cet acharnement s'explique par l'intérêt des chasseurs de pouvoir détruire, presque toute l'année, un animal qu'ils voient comme un concurrent direct, puisqu'il peut, à l'occasion, se nourrir du petit gibier d'élevage (dit "de repeuplement" ou "de tir") si prisé par les chasseurs. Pourtant, le renard est un élément important dans la nature, et même un excellent auxiliaire à l'agriculture, qui permet la régulation du nombre de rongeurs dans les champs, et limiterait également la propagation de la maladie de Lyme.
Protégeons les renards
Sortir le renard de la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD)
Chaque année, en France, des millions d’animaux sauvages sont massacrés, par tir, piégeage ou déterrage. Anciennement qualifiés de « nuisibles » les « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » sont classées sur une liste revue tous les 3 ans par le Ministère en charge de l’Écologie et qui détermine dans quels départements renards, fouines, martres, belettes, corbeaux freux, corneilles noire, pies bavardes, geais des chênes et étourneaux sansonnet seront tués toute l’année sans quotas spécifiques.
Maillon essentiel à l’équilibre du milieu naturel, le renard permet de réguler naturellement les populations de rongeurs, en véritable auxiliaire à l’agriculture qui limite les dégâts aux cultures et aux récoltes. Pourtant, le renard est persécuté à cause d’élevages de volailles mal protégés, mais il est également accusé de faire disparaître le petit gibier si prisé des chasseurs. Ainsi, au lieu d’interdire la chasse d’espèces classées "gibier" en déclin, de nombreuses préfectures autorisent, à la demande des fédérations de chasse, des destructions administratives de renards, souvent qualifiées d’illégales par la justice administrative, jugeant que le renard n’est pas responsable du déclin du petit gibier, ni vecteur de maladies comme voudraient le faire croire chasseurs et responsables des DDT(M).
Ce traitement infligé au renard est absurde et contre-productif. D’innombrables données scientifiques ont clairement confirmé l’utilité de ce prédateur naturel sur notre environnement. L’exemple du Luxembourg prouve que l’absence de régulation du renard n’a pas eu d’effet négatif sur l’environnement.
A l’aune de la 6ème extinction de masse, il est indispensable de sortir de cette liste le renard, mais aussi les espèces en déclin ou en mauvais état de conservation, à l’instar du putois d’Europe que le conseil d’Etat a récemment retiré de la liste des ESOD.
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