AVES France indignée par l’autorisation de tir de loup dans la Nièvre qui marque une rupture de confiance avec les acteurs locaux
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8 août 2023Le décompte de la population de loups en France pour l’année 2023 a été transmis début juillet par la Préfète de Rhônes Alpes Auvergne. Le communiqué nous apprend que le décompte estimé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) fait apparaître une baisse de la population lupine sur le territoire (bilan provisoire issu du suivi hivernal).
En effet, en 2022, le nombre de loups estimé était porté à 921. Cette année, le chiffre fourni est de 906.
Ce comptage est important dans la mesure où comme chaque année, il permet de définir le nombre maximum de loups pouvant être prélevés dans le cadre de la défense des troupeaux.
Globalement, le nombre de loups reste stable, mais est-ce une bonne nouvelle ?
Pas vraiment si on impute cette faible diminution des effectifs de loups à plusieurs facteurs inquiétants :
- des tirs légaux en augmentation en 2022 : 162 loups décomptés du plafond national de 174 loups à abattre, et 7 cas de braconnage constatés. En 2021, 100 loups avaient été abattus et 6 cas de braconnage constatés.
- des actes de braconnage en augmentation (et dont un certain nombre n’est pas pris en compte si les cadavres ne sont pas retrouvés)
- la volonté délibérée de stopper l’expansion du loup en tirant les individus isolés, en dispersion et à la recherche de nouveaux territoires.
La population de loups devrait être en nette augmentation si elle suivait une dynamique naturelle, ce qui n’est pas du tout le cas à l’heure actuelle compte tenu de la politique de tirs mise en œuvre par le Plan National Loup.
Faut-il rappeler que dans les départements en cours de colonisation, la règle reste des troupeaux non protégés (les exceptions sont peu nombreuses) et que certains éleveurs souhaitent à toute force être déclarés en zones non protégeables, avant même d’avoir mis en place des moyens de protection ?
Par ailleurs, n’oublions pas non plus qu’en juillet 2022, le président Macron avait promis de créer une nouvelle brigade loups d’ici l’été 2023, pour rassurer les éleveurs des Pyrénées et du sud du Massif Central.
« La brigade dite « Ouest » sera composée de sept « permanents » et de quelques saisonniers, soit « une dizaine de personnes », indique-t-on à l’OFB.
La première « Brigade grands prédateurs terrestres » avait été créée en 2015 à Gap pour la zone Alpes. La seconde brigade vient de s’installer en Aveyron.
Cela n’empêche pas les représentants du monde agricole de remettre en cause les méthodes de comptage de l’Office Français de la Biodiversité, alors même que le nombre d’animaux prédatés par les loups demeure stable.
En conséquence, nous souhaitons fortement que le quota de loups à abattre soit revu à la baisse très rapidement.
Nous clamons depuis des années que ces tirs dérogatoires s’apparentent ni plus ni moins à une chasse déguisée. À l’heure où la biodiversité connaît une chute dramatique et alarmante, et où l’élevage est remis en cause par le réchauffement climatique, il serait tout aussi souhaitable de diminuer le nombre d’élevages (en donnant la priorité aux éleveurs acceptant la cohabitation avec les prédateurs) pour mieux les protéger tout en redonnant sa place au loup dans nos écosystèmes.
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