Cohabitation avec le loup dans la Nièvre : retour sur le partenariat avec l’éleveur
17 juin 2023AVES France indignée par l’autorisation de tir de loup dans la Nièvre qui marque une rupture de confiance avec les acteurs locaux
22 juillet 2023Depuis plus d’une dizaine d’années, le mouvement écologiste dans son ensemble subit une répression sans précédent en France. Par mouvement écologiste, nous entendons les associations de protection de la nature, les collectifs citoyens, les groupes de paysans opposés à l’agriculture industrielle, tous ceux qui se préoccupent du vivant et placent l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers.
Si la guerre contre la nature a commencé il y a bien plus longtemps, nous avons le sentiment que la présidence d’Emmanuel Macron a entraîné une escalade dans les affrontements entre ce gouvernement à travers les interventions des forces de l’ordre et tout mouvement susceptible de déranger les lobbies de tout poil, donnant l’impression d’une volonté de servir les intérêts particuliers de ceux qui détiennent les moyens financiers de mettre en œuvre leur politique destructrice.
Personne aujourd’hui ne peut ignorer que nous vivons dans la France des lobbies, celui de l’agro-chimie, des énergies fossiles, de la viande, de la chasse et tant d’autres… qui dictent au gouvernement la marche à suivre dans presque tous les domaines de la vie publique.
Les exemples qui mettent en exergue cet état de fait ne manquent pas.
- 28 août 2018 : démission de Nicolas Hulot, ministre de la Transition Écologique et Solidaire démissionnait en raison de la présence d’un lobbyiste de la chasse à réunion de travail,
- en décembre 2019 la cellule DEMETER est créée,
- début novembre 2022 le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lançait l’expression « écoterrorisme » après les manifestations contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres ; Ce mot n’a pas d’existence juridique et vise à criminaliser certaines formes de mobilisation environnementale qui ne cessent d’alerter sur l’urgence d’agir face au noeud gordien constitué par l’immobilisme politique et l’érosion de la biodiversité qui s’accélère.
La radicalité revêt une forme de légitimité lorsque le pouvoir en place s’emploie à servir les lobbies au lieu de légiférer pour faire face à l’urgence ; deux seuls faits à retenir : la sixième extinction de masse des espèces animales est en cours et le réchauffement climatique s’accélère.
Or, sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’immobilisme et les manipulations ont été de rigueur, et nous aurons eu notre lot de discours creux, de renoncements, de mascarades – comme par exemple la convention citoyenne pour le climat – et de choix très discutables car dictés par les lobbies et autres ennemis de la nature.
Il n’y a donc pas d’autre choix que de prendre en main la défense du Vivant dans l’intérêt général, par tous moyens appropriés. En prenant la décision de dissoudre les Soulèvements de la Terre, l’État démontre publiquement qu’il bafoue la liberté d’expression et de manifestation, qu’il légitime la répression violente dont sont victimes celles et ceux qui défendent l’eau, les arbres, les milieux naturels.
Il est bien plus facile pour le gouvernement Macron de qualifier les défenseurs de la Terre d’écoterroristes pour légitimer les sanctions prises à leur encontre et de médiatiser les dégradations de biens commises, en les amplifiant, en les tronquant, alors même que l’État ferme les yeux depuis des années sur les exactions commises par les militants de la FNSEA.
En voici quelques exemples (liste non exhaustive) :
- 23 août 1990 : Des moutons brûlés vifs lors d’une manifestation de la FNSEA.
- 8 février 1999 : Des militants de la FNSEA dévastent le bureau de la ministre de l’Environnement.
- 5 novembre 2004 : Destruction du mobilier de l’hôtel des impôts de Morlaix, un policier grièvement blessé.
- 19 septembre 2013 : Mise à sac de la maison du parc naturel régional du Morvan « sous le regard placide des gendarmes ».
- 5 novembre 2014 : Des ragondins maltraités et tués à Nantes.
- 14 août 2015 : 600 000 euros de dégâts à Caen, menace de mort envers une policière.
- 14 décembre 2015 : Le Conseil d’État est pris pour cible par la FNSEA.
- 5 mai 2018 : Des condamnations pour « entrave à la liberté d’expression et de réunion » en Ariège.
- 17 février 2023 : Les locaux de l’association France nature environnement pris pour cible.
- 21 février 2023 : 120 000 euros de dégâts dans les Landes.
- 21 février 2023 : Un agriculteur fonce sur des gendarmes mobiles en marge d’une manifestation FNSEA à Nîmes.
- 22 mars 2023 : Un maire menacé, la maison d’un militant écologiste prise pour cible à La Rochelle.
Ou lorsque des bénévoles associatifs ou des citoyens militants se font agresser :
- 2 août 2020 à Tende : éleveurs et chasseurs empêchent la projection du film de Jean-Michel Bertrand “Marche avec les loups” et menacent des spectateurs.
- 5 août 2017 à Séverac : le naturaliste Pierre Rigaux est frappé par des éleveurs en marge d’une manifestation d’éleveurs anti-loups.
- 19 octobre 2022 : des journalistes de France 3 et des militants se font agresser dans le Haut-Doubs par des éleveurs anti-loups.
Aussi, en solidarité avec toutes celles et ceux qui se heurtent à la répression, les collectifs de luttes et les associations que l’on veut bâillonner, les citoyens, lanceurs d’alerte ou journalistes que l’on menace, AVES France appelle à résister et à refuser cette vision d’un monde mortifère incarné par notre gouvernement.
Ce qui repousse partout, ne peut être dissout !
L’équipe d’AVES France
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