
Clap de fin pour la période complémentaire de déterrage de blaireaux dans la Vienne !
29 juillet 2021Communiqué : Les loups pris en tenaille entre les tirs officiels et le braconnage
11 août 2021Dans un communiqué en date du 23 juillet dernier, les représentants de la Chambre d’Agriculture de Bourgogne Franche Comté demandent, exigent même, l’abattage systématique des loups dès leur apparition près des élevages
Rappelant eux-mêmes que « L‘activité d‘élevage [est] déjà fragilisée dans notre région », ces représentants s’interrogent sur l’utilité de canis lupus pour la biodiversité et accusent également le lynx dans leur diatribe. Enfin, leur revendication porte également sur « La définition de zone non protégeable [qui] doit impérativement être adaptée à notre région afin de faciliter l’accès aux tirs de défense. »
AVES France ne peut que s’indigner face à cette position qui n’a pourtant rien de surprenant et illustre parfaitement la mauvaise foi de certains.
AVES France réclame depuis des années la conditionnalité des indemnisations ET un contrôle effectif sur le terrain de la mise en place des moyens de protection adéquats. Or, avec le plan Loup national 2018 ‚Äì 2023, la conditionnalité des aides peut être contournée par la définition de « zones non protégeables ou difficilement protégeables ». Il faut en finir avec ce discours simpliste qui consiste à dire qu’aucune zone n’est protégeable, en plaine comme en montagne, et que la cohabitation est impossible. C’est au contraire un défi qu’il nous faut relever en travaillant ensemble, notamment en généralisant les audits de vulnérabilité, afin de trouver des solutions adaptées à chaque situation pour que puissent cohabiter les animaux sauvages et l’élevage. Tuer des loups ne résoudra jamais le problème des prédations. Au contraire, la mise en place de moyens adaptés les réduira au maximum, protégeant également les troupeaux contre les attaques de chiens et autres nuisances. Quant aux moyens de protection actuellement mis en ≈ìuvre, ils sont au mieux inadaptés à la configuration de l’élevage, au pire inexistants. Et faute de contrôle in situ, les élevages même non protégés peuvent être indemnisés après une attaque de loups et le prédateur peut être abattu (tirs de défense).
Pour rappel, sur la période 2019/2020, la Bourgogne Franche Comté ne compte qu’une seule zone de présence permanente (ZPP du Marchairuz) pour le loup et des zones de présence régulière pour le lynx.
Les premiers indices de présence pour le loup datent de 2016 pour la Nièvre, 2018 pour l’Yonne, 2019 pour la Saône et Loire et 2020 pour la haute-Saône.
Pour exemple, en janvier 2017, le préfet de la Nièvre a mis en place une cellule de vielle « loup ». En juin 2019, c’est au tour de la préfecture de l’Yonne de créer sa cellule. Des moyens et des aides ont été mis en ≈ìuvre pour les éleveurs concernés par les attaques de prédateurs depuis plus de 2 ans.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’au début de l’année 2021, le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté a lancé un appel à projets pour accompagner les éleveurs dans l’adaptation de la conduite des troupeaux soumis au risque de prédation par les grands prédateurs.
Cet appel à projets permet de subventionner, via le fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et la contrepartie de crédits de l’État, la mise en place de certaines mesures de protection.
Les pouvoirs publics comme les associations sont donc prêts à aider les éleveurs qui veulent s’engager à cohabiter avec le loup. Le monde rural n’est pas l’exclusivité du monde agricole, la tolérance et le partage doivent s’exercer conjointement avec des citoyens vivant en zone rurale et désireux de favoriser et protéger la biodiversité. Le schéma binaire « pour ou contre » le loup ou le lynx reflète l’absence de volonté et le refus d’évoluer d’une partie du monde agricole ou en tout cas, de ses représentants, qui utilisent trop facilement les difficultés d’une filière à des fins politiques, au lieu d’accompagner ses adhérents.
AVES France demande à l‘Administration et aux pouvoirs publics de ne pas céder à ce chantage et de respecter le statut d’espèces protégées de nos prédateurs. Nous appelons les éleveurs concernés par ces problèmes de prédation et qui ne trouvent aucun soutien auprès de la chambre d’agriculture à nous contacter afin de trouver une solution durable pour améliorer la cohabitation entre leur activité et le respect des animaux sauvages.