Communiqué : Oui au loup en Bourgogne Franche Comté !
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1 septembre 2021
Dans une déclaration à la presse en date du 6 août 2021, la fédération des chasseurs de Haute-Savoie explique vouloir exercer un droit de grève pour protester contre les conditions dans lesquelles ils ont appelés à participer aux tirs de défense contre le loup.
Ils réclament en effet le droit d’utiliser des carabines équipées de jumelles thermiques mais aussi de participer au comptage des loups organisé chaque année par l’Office français de la biodiversité, en invoquant la thèse du complot et du secret. Traduisez : il y aurait bien plus de loups qu’on veut nous le faire croire.
Cette dernière et provocante affirmation est en totale contradiction avec les résultats d’une étude menée par un groupe de naturalistes indépendants et les alertes de l’OFB ou du CNRS.
En effet, au mois de juillet de cette année, le groupe de naturalistes indépendants, PP Alpes, a rendu public le résultat d’une étude de terrain qui s’est déroulée en 2020, consacrée à l’observation de 26 meutes de loups réparties sur 7 départements situés à l’Est du Rhône et représentant un peu plus du quart des meutes françaises. Le rapport permet d’avoir une radiographie précise de la taille et de la structure des meutes, 6 individus en moyenne y compris les louveteaux, les reproductions confirmées et par voie de conséquence les absences de reproduction et leurs causes possibles parmi lesquelles figurent les tirs dérogatoires et les actes de braconnage.
Si on décompte le nombre de loups tués en 2021, entre janvier et le début du mois d’août, c’est à dire 46 loups abattus, et que l’on considère les données du rapport de PP Alpes comme fiables et réalistes, cela confirme bien les craintes de l’Office français de la Biodiversité qui alertait déjà, dans une note de décembre 2020, sur la dégradation de la dynamique de population, découlant de la politique de gestion du gouvernement qui prévoit dans son plan loup, l’abattage de 118 loups en 2021, soit près de 20 % des effectifs sur la plan national.
En conclusion, si on peut estimer le taux annuel de loups braconnés entre 15 et 20 %, il est simple de comprendre que la survie du loup en France est gravement compromise car la population subirait un taux de presque 50 % de mortalité due aux abattages légaux et aux actes de braconnage, lesquels ont toujours été largement sous-estimés voire même niés par l’Administration dans toutes leurs décisions portant sur la gestion de la population de loups.
Aves France dénonce l’indécence de la demande des chasseurs et l’absurdité de leurs tentatives de manipulation maladroites pour tenter de faire croire, comme à l’accoutumée, que le loup « pullule » dans nos contrées et que le chasseur, en bon père de famille, est le garant de la sécurité des élevages et même de la biodiversité de nos montagnes !
Ces discours, ces exagérations, ces postures ne sont plus supportables et Aves France appelle l’Etat à respecter ‚Äì et faire respecter – la règlementation et à protéger durablement et fermement la population de loups.
NB : pour rappel, Pour rappel, le loup est classé vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées en France (UICN).