Loups, l’hécatombe continue !
16 août 2020Victoire pour les renards de Seine-Maritime !
4 septembre 2020Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose la préfecture de Rouen aux associations de protection de la nature. Alors que le tribunal administratif de Rouen vient de rejeter le référé suspension de l’association One Voice, une seconde audience aura lieu le mercredi 2 septembre 2020 à 15h30. En effet, un autre recours a été déposé par 4 associations : AVES France, l’ASPAS, la LPO Normandie et le Groupe Mammalogique Normand. Une chance supplémentaire de convaincre le tribunal de suspendre cet arrêté et de faire entendre raison à la DDT et à la préfecture de Rouen. Un rassemblement sera également organisé devant le tribunal administratif.
1430 renards condamnés par la préfecture au seul bénéfice des chasseurs
Dès la publication de la consultation publique, AVES France a dénoncé la vacuité de la note de présentation qui aurait du justifier le projet d’arrêté.
Car le renard est déjà chassé et piégé à longueur d’année en Seine-Maritime. 10 à 20.000 individus seraient tués chaque année dans notre département. Alors pourquoi autoriser les lieutenants de louveterie à tuer 1430 renards de plus sur l’ensemble du département, par tirs de jour comme de nuit ?
Pour le comprendre, il faut consulter le projet d’arrêté. On y découvre que la demande émane du président de l’association départementale des lieutenants de louveterie et de la fédération départementale des chasseurs de la Seine-Maritime, lesquels considérant – pour faire simple – qu’il y a trop de renards (sur la base de leurs comptages) et qu’il convient de les réguler pour les empêcher de manger les perdrix, relâchées par les chasseurs, pour les chasseurs. On pourrait croire à une farce si la vie d’êtres sensibles n’était pas en jeu. Voici la réalité du pouvoir de la chasse en France : ordonner à des agents de l’Etat la prise d’arrêtés pour leur permettre de tuer les prédateurs qui pourraient s’en prendre à leur gibier.
Bien entendu, prendre un arrêté sur ces seuls arguments serait sanctionné.
Pour justifier les tirs de 1430 renards, on nous rappelle donc que le renard est non seulement un voleur de poules, mais surtout un animal sauvage parfois porteur de maladies. L’argument sanitaire est systématiquement repris par les chasseurs, trop heureux de pouvoir justifier leurs massacres par la protection de la veuve et de l’orphelin, mais également des renards eux-mêmes, qu’ils abattent préventivement pour leur éviter de développer des maladies. Absurde ? Pourtant, il n’y a rien de plus en défense de ce projet d’arrêté. Rien !
Une opposition importante au projet d’arrêté
Devant l’absurdité des arguments présentés par la préfecture, une mobilisation d’ampleur a eu lieu. Associations de protection de la nature, partis politiques, citoyens et médias se sont mobilisés et ont relayé la consultation publique. Imaginez notre stupeur à la publication des “Résultats de la consultation du public sur le projet relatif à l’arrêté autorisant la régulation du renard pour les lieutenants de louveterie de la Seine-Maritime de juillet à décembre 2020”.
Immédiatement, nous avons dénoncé les conclusions de la DDT et les résultats de la consultation publique : https://www.aves.asso.fr/2020/07/malgre-la-consultation-publique-1430-renards-seront-tues-par-tirs-de-jour-comme-de-nuit-en-seine-maritime-aves-france-saisit-la-commission-nationale-du-debat-public/
Quelques jours plus tard, la DDT reconnaissait avoir publié “par erreur” un document de travail. Les vrais chiffres de la participation étant totalement différents, passant de 245 avis reçus à 3300, dont 2468 oppositions au projet d’arrêté (soit près de 75% d’opposition !)
Un premier rassemblement le 31 juillet 2020 :
Le 31 juillet, environ 70 militants se sont retrouvés devant la préfecture de Rouen pour dénoncer cet arrêté.
Nous avions également décidé de déposer un recours commun au tribunal administratif de Rouen.
Finalement, plusieurs recours ont été déposés : le premier par One Voice, un recours commun par AVES France, l’ASPAS, la LPO Normandie et le Groupe Mammalogique Normand, et un dernier par l’association One Life.
La première audience s’est déroulée le 19 août, suite à laquelle le tribunal a rejeté le référé suspension de l’association One Voice. Alors que tous les médias ont repris cette information pour dire que les renards seraient finalement tués, le tribunal nous a communiqué la date de l’audience pour notre recours commun. Une nouvelle audience aura donc lieu le mercredi 2 septembre à 15h30.
Un second rassemblement le 2 septembre 2020 :
Nous invitons les militants à se rassembler mercredi 2 septembre 2020 à partir de 14h30 devant le tribunal administratif de Rouen. Nous souhaitons montrer pacifiquement notre opposition à la condamnation des renards et notre incompréhension face à la guerre que livrent les fonctionnaires de l’Etat à la nature.
De nombreuses études démontrent le rôle du renard dans le contrôle des populations de rongeurs, mais aussi les effets contre-productifs de leur chasse dans la lutte contre la propagation des maladies ! Nous souhaitons donc, lors de ce rassemblement, montrer notre soutien aux associations qui se battent contre les décisions absurdes et partisanes de l’administration.
Lien de l’évènement sur Facebook : https://www.facebook.com/events/375424496778912
Parallèlement, Jean-Michel Bérégovoy et Laura Slimani, co-présidents du groupe “Rouen, l’Ecologie en actes”, appellent une nouvelle fois le Préfet de Seine-Maritime à revenir sur cette décision écocide et anti-démocratique sans attendre que la justice tranche en ce sens.
“La préfecture ne peut ignorer les attentes des habitants et doit tenir compte notamment de la tendace nettement opposée à cet abattage programmé qui s’est dégagée au moment de la consultation publique. Nous devons considérer les animaux comme des êtres vivants sensibles qui jouent un rôle dans notre écosystème et non plus comme des espèces nuisibles qu’il faudrait limiter” déclare Jean-Michel Bérégovoy, 2e adjoint chargé de la transition écologique et du bien-être animal à la mairie de Rouen.