
Pétition : le ministère de l’écologie en état d’urgence pour la reprise de la chasse
21 mai 2020Vènerie sous terre du blaireau : six organisations de protection de la nature et de la faune sauvage saisissent le Ministère
3 juin 2020Lors de la mission ministérielle sur le bien-être des animaux sauvages captifs qui s’est déroulée en 2019, AVES France s’est opposée à la captivité des ours polaires, et plus largement des espèces dont l’intérêt de la conservation n’est pas démontré. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes associés à l’association C’est assez ! pour dénoncer la naissance de trois oursons polaires au Marineland d’Antibes.
En janvier 2020, l’ourse polaire Flocke a donné naissance à 3 oursons au Marineland d‘Antibes. Leur père, Raspoutine, a été transféré au Yorkshire Wildlife Park, au nord de l’Angleterre, où il bénéficie de plus d’espace et où les températures sont plus fraîches, aux antipodes de la canicule antiboise. √Ä peine sorti de son enclos aux dimensions ridicules et quittée la chaleur accablante, les stéréotypies, la fatigue et la bave blanche ont disparu. Un tout nouveau Raspoutine revigoré que nous aimons voir.
L’été, dans le sud de la France, les températures sont de plus en plus caniculaires, surtout en pleine journée et sans ombre. Des pics de chaleur avoisinant les 40¬∞C sont régulièrement constatés. Or, au-dessus de 10¬∞C, les ours polaires souffrent d‘hyperthermie. C’est pourquoi, comme 82% des Français, nous sommes opposés à la présence d‘ours polaires dans les parcs situés dans les régions méditerranéennes… et pas seulement !
Pourquoi nous considérons que la conservation des ours polaires dans les zoos est une tromperie ?
« Parallèlement à l’intérêt croissant pour la protection de la nature, les zoos ont évolué en se dotant de nouveaux rôles. Au-delà du divertissement, ils intègrent des objectifs de sensibilisation, d’éducation, de recherche et de conservation. Les moyens et les contacts dont ils disposent leur permettent de s’impliquer dans des actions de soutien concrètes. L’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) considère officiellement depuis décembre 2002 les zoos comme des partenaires dans la conservation de la nature. »
Voici ce qu’on peut lire sur le site de l’association française des parcs zoologiques. Pourtant, la concurrence accrue entre les parcs zoologiques semble les éloigner de plus en plus de leur mission de recherche et de conservation pour les conduire vers une course au profit. Les zoos ne sont plus seulement des établissements qui hébergent des animaux sauvages, ils hébergent aussi leurs visiteurs. Alors que l’intérêt zoologique devrait primer lors du choix des espèces présentées au public, certains parcs cèdent à la mode pour attirer un public de plus en plus nombreux. Quel meilleur exemple que l’augmentation du nombre d’ours polaires sur le territoire métropolitain ? En Europe, 120 ours polaires sont répartis dans 49 zoos dont plusieurs en France. Pourtant, conserver des ours polaires en captivité n’a aucun sens et aucun aménagement ne peut reproduire l’environnement d’un ours polaire, qui est un éternel marcheur, un redoutable chasseur au territoire infini (de 2.300 km2 à près de 600.000 km2) et pour lequel nous devrions tous oeuvrer pour la conservation in situ en multipliant nos efforts pour que leur habitat ne disparaisse pas.
Une récente étude réalisée en Amérique du Sud sur les ours à lunettes par Andrea Borbon et Alejandro Reyes et intitulée Food quality matters : impacts of captivity in the gut microbiota of Andean bears a démontré qu’en captivité, les ours développent des problèmes intestinaux durables à cause d’une nourriture trop riche en sucres simples. L’alimentation distribuée dans les parcs zoologiques est bien souvent très différente de celle que choisiraient les animaux s’ils vivaient dans leur milieu naturel, ce qui les rend rapidement inaptes à toute survie dans la nature. Aussi, affirmer que certaines espèces sont reproduites en captivité dans le but de les sauver si elles venaient à disparaître est faux.
Conclusion :
AVES France demande l’interdiction de détention d’ours polaires en France, ainsi que de toute autre espèce qui ne pourra jamais faire l’objet d’une réintroduction dans son milieu naturel en raison de son inaptitude à se réadapter à la vie sauvage, afin que les zoos se concentrent sur leur mission de conservation. Nous demandons également que soient interdits tous les spectacles de dressage d’animaux sauvages dans les parcs zoologiques ainsi que toutes les animations qui mettent en contact direct le public avec les animaux.