
Pétition collective : Destruction d’espèces protégées : non à l’impunité offerte par la Loi d’orientation agricole et non à un retour 35 ans en arrière
31 mai 2024
Les moyens de protection des troupeaux : seule solution pour une cohabitation apaisée avec les loups
26 septembre 2024Le 19 septembre 2024, l’Europe fêtait les 45 ans de la Convention de Berne, un traité international majeur dans la protection de la faune, de la flore et des habitats naturels en Europe. Signée en 1979, elle a été le premier traité à établir un cadre de coopération pour la conservation de la biodiversité.
La Convention s’articule autour de quatre axes majeurs : protéger la biodiversité, lutter contre les défis environnementaux, sensibiliser le public et préserver les habitats naturels. Ainsi, au fil des ans, elle a contribué à la sauvegarde d’espèces menacées telles que le loup, l’ours brun et le lynx, symboles des efforts européens pour restaurer les écosystèmes.
Le loup, parlons-en justement. Doublement protégé par la Convention de Berne et les dispositions de la directive européenne du 21 mai 1992 dite « Habitats ». Il est également inscrit sur la liste des mammifères protégés de France par l’arrêté du 23 avril 2007.
Depuis plusieurs mois, AVES et d’autres associations, membres du collectif CAP loup ou travaillant avec le Bureau Européen de l’Environnement, s’efforcent de sensibiliser les élus français et européens afin de ne pas affaiblir la protection juridique du loup. Certains pays, dont la France, demandent à la Commission Européenne de déclasser le loup, ce qui aurait pour conséquence, de permettre une régulation des loups, avec mise en place de quotas de chasse.
Depuis le retour du loup en France, voilà près de 30 ans, le chemin a été long et semé d’embûches, pour permettre à ce prédateur de s’installer durablement. Les syndicats d’éleveurs, les chasseurs et un certain nombre d’élus ont oeuvré depuis des années pour tenter de cantonner le loup à certaines zones géographiques, de décrédibiliser l’Office Français de la Biodiversité et les associations de protection de la nature, de diaboliser le loup auprès de l’opinion publique…
Maintes fois, nous avons alerté sur la fait que les tirs de régulation ne résoudraient pas le problème, que seuls les moyens de protection étaient efficaces pour les troupeaux d’ovins comme de bovins, que la cohabitation devait être privilégiée avant toute autre option. En vain. Le sujet de la protection du loup et donc de la cohabitation avec cette espèce sauvage est devenu un enjeu politique.
C’est pourquoi, 300 ONG de tous les pays ont décidé d’unir leurs voix dans une déclaration publiée hier par le Bureau Européen de l’Environnement, que nous avons bien évidemment signée.
En résumé, ces organisations appellent les États membres de l’UE à rejeter la proposition de la Commission européenne visant à affaiblir le statut de protection des loups dans le cadre de la Convention de Berne. Elles rappellent que les populations de loups ne sont pas consolidées en Europe, qu’il n’y a aucun fondement scientifique sur l’efficacité des tirs de loups qui induiraient une baisse des prédations. Les organisations constatent que cet affaiblissement de la protection du loup réduiraient à néant les efforts faits depuis plus de 30 ans pour assurer une co-existence non seulement avec le loup mais aussi avec les deux autres grands prédateurs que sont l’ours et le lynx. Des années de partenariat avec des partenaires agricoles, de mise en œuvre d’outils divers et variés, d’expérimentations sur le terrain… qui seraient balayés pour complaire au lobby de l’élevage.
Il est enfin rappelé que le loup fait partie intégrante d’une biodiversité fragile et malmenée, mais aussi de notre patrimoine. Par ailleurs, si le loup perd son statut d’espèce protégée, il n’est pas difficile de comprendre que les mêmes attaques se concentreront aussi sur l’ours et le lynx.
Bien au contraire, l’Union Européenne doit poursuivre les actions engagées, que ce soit pour promouvoir la coexistence avec ce grand prédateur, veiller à faire appliquer sa protection juridique en sanctionnant les pays qui organisent de véritables chasses aux loups sous couvert de la mise en place de quotas, et de veiller à conditionner d’éventuelles discussions sur le statut de protection du loup en se basant seulement sur des rapports scientifiques et des évaluations fiables des populations de loups.
Vous trouverez la déclaration en anglais ci-jointe.
Joint-statement-19.09-FINAL-version