
Ardennes, Somme, Charente, triple coup gagnant contre le déterrage des blaireaux !
24 juin 2022
AVES France sélectionnée pour participer à la 2ème édition du Réveil des Forces Sauvages
2 septembre 2022La lutte contre le réchauffement climatique est un défi majeur à relever pour conserver des conditions vivables pour les espèces sauvages et l’Humanité. Plus personne aujourd’hui ne peut nier ses effets largement perceptibles à travers le Monde. Ce phénomène global aux conséquences potentiellement catastrophiques pour la vie sur Terre est désormais ancré dans notre quotidien.
Si nous en parlons peu sur notre page, cette problématique nourrit pourtant l’essentiel de nos actions. Il y a quelques années, avec le concours des papeteries Plein Ciel, nous avions initié une campagne de sensibilisation sur le changement climatique et l’ours polaire. Nous avons poursuivi cette mission en créant le spectacle Papouk le pizzly à destination des enfants dans les écoles élémentaires. (https://www.aves.asso.fr/actions-ours-polaire/)
Sensibiliser, informer sont indispensables mais ça ne suffit pas. Agir de façon concrète est l’aboutissement de la prise de conscience sur la nécessité pour chacun de « faire sa part ».
Avec notre programme Renatur’Action et la mission Bocage du bureau local Nivernais, AVES mise sur des « outils » naturels pour contribuer à modérer les effets du changement climatique et favoriser la biodiversité : le maintien ou la création de mares et de haies, éléments essentiels qui favorisent une faune et une flore riches et diversifiées.
Précisons que nous faisons ici référence à la haie bocagère, avec ou sans talus, composée d’essences indigènes et rustiques.
Les haies constituent des corridors écologiques entre les différents habitats et assurent le gîte et le couvert d’une grande variété d’espèces animales. Les essences végétales diversifiées favorisent d’autant plus cette richesse faunistique. Nos ancêtres connaissaient les intérêts multiples des haies qui entouraient leurs cultures et leurs prairies. En effet, il n’est plus à démontrer qu’elles stabilisent et enrichissent les sols et permettent également la régulation des inondations et l’épuration des eaux.
Sur le plan agricole, elles fournissent des abris naturels pour les animaux d’élevage et forment des barrières qui limitent grandement les effets néfastes des produits phytosanitaires. La présence d’insectes prédateurs dans les haies contribuent à limiter les ravageurs des cultures.
Elles permettent également de limiter les effets du vent, du gel et de la canicule. Le stockage du carbone et la production de bois sont autant d’atouts pour ces petites forêts linéaires qu’il convient de sauvegarder ou de replanter partout où cela est nécessaire.
La haie se complète souvent de bandes herbeuses qui favorisent la présence d’une certaine flore et de pollinisateurs, et de mares qui assurent notamment un apport en eau nécessaire à la faune lors des périodes sèches et un lieu de reproduction pour les amphibiens.
Le rôle complémentaire des mares
Bien que les mares subissent elles aussi les impacts du réchauffement climatique, de récentes recherches ont permis de démontrer que ces milieux naturels peuvent améliorer la ressource en eau :
en conservant en surface les ruissellements et les apports par les sources ou par les nappes, en rechargeant les nappes, et
en améliorant la qualité de l’eau grâce à leur capacité épuratoire. En absorbant les ruissellements, elles diminuent le risque d’inondation. (source : CEN Normandie).En matière de biodiversité, rappelons que la mare naturelle (à ne pas confondre avec une mare à canards ou un bassin d’ornement avec des poissons!) constitue un refuge pour bon nombre d’espèces animales qui y trouvent le gîte et le couvert. La mare peut jouer le même rôle que la haie, s’agissant de maîtriser les ruissellements faisant office de zone tampon et de lutte contre l’érosion des sols et d’amortissement des inondations.
Enfin, la mare, à son échelle, est aussi un puits de carbone au même titre que les forêts ou les océans.
En conclusion, tous les effets bénéfiques des haies et des mares peuvent être largement altérés et amoindris si ces deux écosystèmes sont dégradés (mare envasée, mauvaises pratiques de taille ou haie surexploitée…).
Sans conteste, ces milieux constituent des alliés précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique, à condition que l’on en prenne soin et que les interventions humaines se limitent au strict nécessaire. La restauration du bocage, le creusement et l’entretien des mares doivent être favorisés et encouragés, en privilégiant des connexions de façon à créer un maillage permettant la reconstitution des corridors biologiques.
Un milieu naturel résilient sera la garantie d’un futur viable. Le programme Renatur’Action d’AVES propose de financer des projets de renaturation dans des zones où le bocage a été dégradé par la pratique de l’agriculture intensive.
Plus de renseignements sur notre page dédiée :
Renatur’Action : créons des zones sauvages pour protéger la faune et la flore locale – AVES France
Sylvie Cardona/Frédéric Daniel