Le TA de Dijon donne raison aux associations sur la chasse du blaireau dans la Nièvre
30 mars 2023Non à la présence des loups et rapaces de Pierre Cadéac (Fauna et Films) lors de la 10e Grande Fête Médiévale au Château de La Chapelle d’Angillon du 1er au 3 septembre 2023.
10 avril 2023Le 31 janvier 2023, les députés Arthur Delaporte et Stéphane Vojetta ont déposé une Proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Cette proposition de loi a été renvoyée à la Commission des affaires économiques, puis débattue à l’assemblée nationale, avant d’être adoptée en première lecture.
Alors que le texte sera prochainement débattu au Sénat, il nous semble important d’interpeler les Sénatrices et les Sénateurs afin qu’ils portent des amendements pour empêcher les dérives avec les animaux sauvages captifs.
Par leur audience très vaste, les influenceurs se doivent d’avoir un comportement exemplaire. Leur statut de stars du web et leurs revenus plus que confortables en font pour les jeunes des exemples à suivre, voire à imiter, pour développer à leur tour leur popularité sur les réseaux sociaux.
Au cours des dernières années, nombreux sont les influenceurs à avoir fait le buzz en posant avec des animaux sauvages captifs. Or, le trafic d’animaux sauvages est particulièrement lucratif. À l’échelle mondiale, le trafic d’animaux sauvages représente un marché estimé par le WWF à 19 milliards de dollars par an. Selon l’Office français de la biodiversité, il s’agit de la troisième activité criminelle la plus lucrative au monde après les trafics de drogue et d’armes.
Pourtant, poser avec des animaux sauvages captifs, et encore plus lorsqu’il s’agit de bébés animaux, est la garantie d’une audience colossale. L’animal sauvage fascine et pouvoir se prendre en photo avec est perçu comme un privilège, que beaucoup sont prêts à monnayer très cher.
On pourrait penser que cette activité n’est possible que dans les pays du monde où le bien-être des animaux et des droits humains sont bafoués sur l’autel du profit. Pourtant, cette mode lancée par des influenceurs, souvent situés à Dubaï ou dans les Emirats, a rapidement été imitée en France.
Ainsi, nous avons eu droit à une surenchère entre rappeurs avec la présence d’un ours domestiqué dans les clips de Wejdene, Jul puis PLK. Les particuliers ne sont pas en reste, puisque l’association AVES France a obtenu la condamnation début 2023 de l’association Caresse de tigre et de ses propriétaires, qui provoquaient des naissances de tigres et de lions afin de les mettre en contact avec le public, pour des prestations tarifées (photos, câlins, nourrissage). Plusieurs cirques sont coutumiers de cette pratique. Une photographe qui recrute sur Facebook s’est également spécialisée dans les shootings photos mettant en scène des particuliers avec des animaux sauvages captifs (ours, tigres, serpents…) contre plusieurs centaines d’euros par séance.
Ces activités, en plus de porter préjudice aux animaux, encouragent la multiplication des naissances en captivité, puisque les bébés animaux sont plus dociles, plus faciles à manipuler, potentiellement moins dangereux et surtout extrêmement appréciés sur les réseaux sociaux. Ce sont des machines à like, qui vont vivre une vie entière en captivité après avoir été exploités pendant quelques mois.
Interdire aux influenceurs de partager des photos ou des vidéos mettant en scène des êtres humains au contact d’animaux sauvages captifs serait un bon moyen d’éviter la création d’un effet de mode, la banalisation de la commercialisation d’animaux qui n’ont rien à faire en captivité, et d’enrayer le trafic d’animaux sauvages, en France et dans le monde. C’est pourquoi AVES France, avec l’aide de CAP, encourage fortement les Sénatrices et les Sénateurs à déposer des amendements afin que ce texte interdise toute interaction entre humains et espèces non domestiques, ainsi que toute mise en scène de spécimens d’animaux sauvages (espèces non domestiques), à des fins de promotion d’une activité, d’une personne, physique ou morale, d’un lieu ou d’un produit.