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Chasse & pouvoir, une démocratie malade.
23 mai 2024![](https://www.aves.asso.fr/wp-content/uploads/2024/05/visuel_DP_PJL_PLOA_01-150x150.jpg)
Pétition collective : Destruction d’espèces protégées : non à l’impunité offerte par la Loi d’orientation agricole et non à un retour 35 ans en arrière
31 mai 2024Les éditions Quae publient un ouvrage passionnant sur la cohabitation avec le castor, que l’on doit au président de la Société nationale de protection de la nature.
Quelle aventure, le retour du castor en France ! Après avoir failli disparaitre complètement (chasse intensive notamment pour sa fourrure), le castor a vaillamment résisté à l’anéantissement, après, il est vrai, un coup de pouce de quelques passionnés qui ont su impulser un changement de regard – et de législation – au fil des décennies.
Ce livre passionnant retrace le double combat d’une espèce sauvage déterminée à survivre et de naturalistes fermement décidés à redonner sa place à un animal certes globalement méconnu du grand public, mais bénéficiant tout de même d’un capital sympathie.
Les péripéties qui émaillent la réintroduction du castor sur la Loire sont éclairantes et savoureuses.
Si le livre aborde la biologie de l’animal, il fait la part belle aux conditions de son retour et à son incroyable résistance.
D’abord considéré comme nuisible, le castor souffre pourtant moins de la cohabitation avec les hommes pour plusieurs raisons, décortiquées par l’auteur.
La première tient à la « personnalité » du castor et n’est pas moins la plus étonnante : discret et tenace, le pauvre castor s’efforce de s’adapter à l’humain, de composer avec sa présence inévitable et d’utiliser à son avantage certaines infrastructures. Même quand le milieu semble inhospitalier, le castor attend patiemment son heure pour se trouver ou même façonner un lieu adapté à sa petite vie tranquille.
La seconde, c’est, outre son statut d’espèce protégée, l’appréciation de son pouvoir de nuisance vis à vis des activités humaines.
En effet, dans son malheur, le castor a de la chance de ne pas causer beaucoup de dégâts et d’inspirer la sympathie. Ce n’est pas pour autant qu’il fait l’unanimité parmi ses voisins humains, et notamment chez les propriétaires de parcelles plantées en arbres et surtout les agriculteurs.
La troisième enfin, tient à ses qualités d’ingénieur ! le castor travaille à l’amélioration du milieu naturel, à la restauration des zones humides, bref, à l’enrichissement de la biodiversité.
Cette lecture permet d’aborder une question primordiale : pouvons-nous et saurons-nous enfin laisser de la place aux autres créatures vivantes ? Aurons-nous la sagesse et l’humilité de réaliser que la vie sur terre ne doit pas tourner autour de nos seules activités économiques. Quand allons-nous cesser de « gérer » constamment la nature ?
L’exemple du castor peut et doit nous enseigner certaines choses, et notamment la reconnaissance du simple droit à exister. A méditer.