
Monsieur le Ministre de la Transition Écologique, faîtes arrêter le massacre des bouquetins du Bargy !
21 octobre 2022
AVES France et PAZ demandent à la marque Krisprolls (Pågen) d’abandonner sa dernière publicité mettant en scène l’ours Valentin.
11 novembre 2022Une fois de plus, la France démontre son incapacité à gérer les problèmes sanitaires autrement qu’en passant par les armes les animaux incriminés.
En octobre dernier, le préfet de Haute-Savoie a décidé l’abattage indiscriminé de 75 bouquetins dans le massif du Bargy au motif de la lutte contre la brucellose, et suite à la détection de nouveaux cas au printemps dernier au sein d’un cheptel bovin. Les bouquetins ont fait les frais d’une contamination par les animaux de rente, et sont pris pour cible depuis près de dix ans afin d’éradiquer la maladie parmi les individus présents dans le massif.
La mesure du préfet, pour le moins expéditive, a pris effet moins de 3 jours ouvrés après la publication de son arrêté, empêchant toute action militante. L’opération menée a conduit à l’exécution de 61 individus, dont seulement 2 ou 3 seraient potentiellement séropositifs, selon des estimations scientifiques.
Cette décision intervient quelques mois après la suspension d’un projet d’abattage de 170 bouquetins de façon indiscriminée, c’est-à-dire sans tests préalables pour déterminer si l’animal est malade ou non, et ce alors que la prévalence de la maladie se situe aux alentours de 10%, et que le bouquetin est une espèce protégée depuis 1981.
Nous condamnons vivement la méthode employée par le préfet de la Haute-Savoie qui a tout mis en œuvre pour prendre les associations de court en ne leur laissant pas le temps de s’opposer légalement à cette décision, qui, rappelons-le, avait fait l’objet d’un avis défavorable du Conseil National de Protection de la Nature ainsi que d’une forte opposition avec 88 % d’avis défavorables exprimée à l’occasion de la consultation du public.
En dépit des oppositions publique et associative, des avis scientifiques défavorables, des précédents judiciaires, et de l’inefficacité des tirs indiscriminés dans la lutte contre la brucellose, la préfecture de Haute-Savoie s’obstine à vouloir employer des méthodes radicales et injustifiées.
Suite à la publication de cet arrêté, AVES France, de concert avec plusieurs organisations de protection animale, a déposé le 19 octobre un recours afin de faire suspendre puis annuler les mesures prises par la préfecture de Haute-Savoie. Alors que l’audience était prévue le 3 novembre, le préfet a publié le 28 octobre un nouvel arrêté abrogeant celui publié deux semaines plus tôt, estimant que les objectifs « avaient été atteints ». En conséquence de la publication de ce nouvel arrêté, l’audience en référé n’a pas eu lieu.
Cette nouvelle manœuvre bien peu glorieuse de la part de l’administration n’entame pas notre détermination. Les recours en justice engagés par notre collectif d’associations se poursuivent sur le fond de l’arrêté.
Nous insistons sur le fait que le bouquetin est une espèce protégée, et qu’à ce titre elle doit faire l’objet de la plus grande attention quant à sa protection. Malheureusement, l’élevage a pris au fil du temps une place de plus en plus importante dans les milieux naturels, augmentant considérablement les risques sanitaires pour la faune sauvage. Depuis 2013, suite aux différentes opérations d’abattages de bouquetins organisées dans le massif du Bargy, la population est passée de 570 individus à un peu plus de 300 aujourd’hui. Nous ne pouvons que regretter de tels traitements vis-à-vis de cette espèce patrimoniale, alors qu’aucune contamination humaine ne s’est produite depuis dix ans, et la persistance de l’administration à céder aux lobbies (ici la filière du reblochon) et espérons qu’à l’avenir les associations et les conseils scientifiques seront écoutés et non plus méprisés comme aujourd’hui.