¬∞ CELSIUS, l’art en faveur de la cause environnementale et animale
25 septembre 2019Non à l’exploitation de l’ours Valentin à la fête des sorcières de Chalindrey les 26 et 27 octobre 2019
6 octobre 2019L’autorisation de la pratique du déterrage est à juste titre très contestée depuis de nombreuses années. Les maires de nos communes sont contraints d’accepter la pratique de ce mode de chasse sur leur territoire, la vénerie sous terre dépendant d’une réglementation nationale et dont l’application sur l’ensemble du département dépend de la volonté du préfet.
En juillet dernier l’association Sologne Nature Environnement, l’ASPAS et Perche Nature ont déposé un recours en référé contre un arrêté préfectoral autorisant la période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau du 15 mai au 15 septembre 2020. Catherine Le Troquier, maire de la commune de Valaire (Loir-et-Cher), avait décidé de soutenir ces initiatives en déposant un recours gracieux. La préfecture du Loir-et-Cher décidera finalement d’abroger son arrêté autorisant le déterrage du blaireau.
La période de chasse du blaireau par déterrage dite « normale », du 15 septembre au 15 janvier est néanmoins maintenue. Pour cette raison, la maire de Valaire a décidé de prendre un arrêté municipal interdisant la pratique du déterrage sur le territoire de sa commune.
Par ce communiqué destiné aux signataires de cette pétition, Catherine Le Troquier nous explique pourquoi :
COMMUNIQUÉ :
COMMUNE DE VALAIRE, Loir-et-cher, 41120
Arrêté communal interdisant la Vénerie sous terre du blaireau pour la campagne de chasse 2019-2020
Les maires sont dorénavant en tête de pont pour défendre la biodiversité et le patrimoine vivant. Nous devons nous conformer à une nouvelle réglementation et développer les trames verte et bleue pour aider les espèces animales et végétales à assurer leur survie. Nous sommes également incités à réaliser un inventaire de biodiversité communale (IBC) afin de mieux connaître notre patrimoine vivant et mieux le préserver.
On ne peut plus, dans cette optique accepter une méthode de chasse comme la vénerie sous terre, véritable barbarie organisée, où des familles entières de blaireaux sont massacrées à coup de pinces et de pelles, s’ils ne sont pas donnés encore vivants aux chiens. Les arguments avancés pour défendre cette ignominie ne tiennent pas. « On régule », nous disent les pratiquants, mais personne ne connait en France, et pas plus en Loir-et-Cher, l’état des populations de blaireaux, animal nocturne et discret. De plus il est maintenant scientifiquement prouvé que le blaireau n’est en rien responsable de la propagation de la tuberculose bovine comme il a pu en être accusé par le passé. Les dégâts agricoles sont minimes et facilement évitables si l’on s’en donne les moyens. Enfin, dernier argument, « c’est par passion » (voir cet article). Se passionner pour des agissements aussi barbares et cruels pose question…
Le blaireau est totalement protégé dans la plupart des autres pays d’Europe : Espagne, Grande-Bretagne, Luxembourg, Italie, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Grèce, Irlande, Portugal… Aucun de ces pays ne s’en plaint.
La législation finira par nous donner raison :
Dans la convention de Berne, le blaireau est classé dans les espèces partiellement protégées (en annexe III de la Convention)
Les partis signataires s’engagent à :
– mettre en oeuvre des politiques nationales de conservation de la flore et de la faune sauvages, et des habitats naturels;
– intégrer la conservation de la faune et de la flore sauvages dans les politiques nationales d’aménagement, de développement et de l’environnement;
– encourager l’éducation et promouvoir la diffusion d’informations sur la nécessité de conserver les espèces et leurs habitats.
√Ä Valaire, nous sommes très engagés dans cette démarche. Notre patrimoine rural, le projet de gestion douce du bois communal, les expositions à venir sur la faune nocturne et sauvage, tout cela donne un sens à notre petite commune qui se propose de présenter ses actions et de communiquer sur la nécessité de revoir notre façon de cohabiter avec la faune sauvage.
C’est pourquoi nous estimons que la vénerie sous terre, par sa violence et sa cruauté, et son inutilité manifeste, porte atteinte à l’image de la commune.
Nous faisons donc le choix d’interdire le déterrage du blaireau sur le territoire de notre commune en espérant être suivis par d’autres maires soucieux de la protection de la biodiversité.
J’ai donc publié un arrêté municipal (6 pages) le 13 septembre 2019.
Extrait de cet arrêté :
Article 1er : Interdiction de la vénerie sous terre du blaireau
La vénerie sous terre (déterrage) du blaireau (Meles meles) est interdite sur le territoire de la Commune de Valaire.
Article 2 : Période d’interdiction
L’interdiction de déterrage du blaireau (Meles meles) sur le territoire de la Commune de Valaire est arrêtée pour la période du 15 septembre 2019 au 31 mars 2020 (campagne de chasse 2019/2020).
Il est grand temps, pour tous les élus, d’opérer un changement dans notre façon de considérer le vivant. On ne peut plus, aujourd’hui, entendre parler chaque jour de la sixième extinction massive et continuer d’autoriser de tels comportements qui portent gravement atteinte au respect de la nature et à la dignité de l’Homme.
Le Maire : Catherine Le Troquier
Cet arrêté est une première en France, il est un exemple de bon sens qui, espérons-le, sera suivi par d’autres maires scandalisés par la façon dont sont traités les animaux chassés par déterrage sur le territoire de leur commune.
Merci pour votre soutien
Texte issu d’une publication de mise à jour de cette pétition