L’ours Valentin : l’ours le plus sollicité dans les fêtes médiévales en France.

Frédéric Chesneau est le montreur d’ours qui tourne le plus actuellement dans notre pays.

Son ourse Julia est désormais à la retraite au refuge SPA de l’arche de Bousval en Belgique.

L’ours Valentin a désormais pris sa place pour assurer les spectacles.

Frédéric Chesneau détient également l’ours Lucien, un ours brun né en 2009.

L’ours Valentin est un ours noir, né dans un zoo texan*. Son dresseur affirme au public que l’ours Valentin a été sauvé car son espèce est gibier et donc autorisée à la chasse. Or, l’ours Valentin étant né en captivité, il n’aurait pas croisé de chasseur. Si toutefois il avait été relâché dans son milieu naturel, sa vie aurait sans doute été beaucoup plus riche que celle qu’il doit subir en captivité chez un montreur d’ours.

Le pauvre Valentin parcourt des milliers de kilomètres chaque mois et sillonne la France quasiment chaque week-end durant la saison des spectacles. S’il bénéficie d’un enclos chez son dresseur, à BOUGY LEZ NEUVILLE (45), il passe de nombreuses heures dans une remorque pour se rendre sur les lieux de spectacles. Il est particulièrement sollicité par les organisateurs de fêtes médiévales. Entre mi-avril et mi-septembre 2018, l’ours Valentin aura parcouru plus de 14.000 kilomètres !

AVES France dénonce régulièrement le discours trompeur et manipulateur de ce dresseur qui se présente comme un sauveur d’ours. Nous considérons que ses spectacles n’ont rien de pédagogiques, puisqu’il montre au public un animal dressé, coupé de son milieu naturel et totalement imprégné par l’homme. Ce qu’il montre est à l’opposé de ce qu’est un ours dans la nature.

Un mépris pour le législateur, les politiques et les associations.

Un discours anti-pédagogique

D’autre part, son discours nous apparaît dangereux et anti-pédagogique, puisqu’il laisse croire aux spectateurs qu’un ours vit mieux en captivité que dans son milieu naturel. Si les animaux captifs vivent souvent plus longtemps derrière les barreaux, cela est lié aux soins vétérinaires qu’ils reçoivent, mais leur vie est misérable et pauvre, contrairement à ce que serait leur vie dans la nature. Nous, nous pensons que la place d’un ours est dans la nature et pas dans une fête médiévale, même si, au cours de sa vie, un ours noir a des risques de croiser des chasseurs. Doit-on condamner tous les animaux à la captivité pour mieux les protéger, comme le laisse entendre ce dresseur ? Les cirques seraient alors des sauveurs d’éléphants ? Clairement, nous ne partageons pas cette philosophie.

La place de l’ours, c’est dans la nature !

Une fausse histoire relayée pendant des années par la presse :

* De 2013 à juin 2018, tous les journaux ont relayé l’histoire de l’ours Valentin, un ours sauvé d’une ferme d’élevage où il était destiné à être abattu pour la chasse, pour la fourrure, pour sa viande, pour sa bile, pour finir empaillé, pour terminer en descente de lit… chacun y allait de sa variante pour justifier le sort réservé à cet ours. AVES France avait beau insister sur les incohérences sur les origines de Valentin, aucun journal n’en a jamais fait l’écho. Et le 23 juin 2018, miracle ! Dans un article du Dauphiné, le dresseur avoue enfin que son ours Valentin est “né dans un zoo texan”.

04/12/2013 – La voix du Nord : “Valentin […] provient d’un élevage aux États-Unis. « Si, je ne l’avais pas ramené, il aurait été tué pour sa fourrure et sa viande.» “
21/12/2013 – La voix du Nord : “Lui, rappelle qu’il a adopté Valentin dans un élevage aux États-Unis : « Si, je ne l’avais pas ramené, il aurait été tué pour sa fourrure et sa viande.»”
06/07/2014 – L’écho Républicain : “Je l’ai fait venir bébé d’un élevage aux États-Unis, où il était destiné à être abattu pour faire de la fourrure.”
26/07/2016 – Ouest France : “Valentin, qui sera ce soir au château, est un ours noir du Canada que j’ai acheté à la naissance, il y a 7 ans, au Texas. Il allait être abattu pour devenir du gibier et sa fourrure allait être récupérée.”
23/12/2016 – Nord Littoral : “Valentin est né aux États-Unis. Là-bas, les ours sont du gibier : on les abat comme des sangliers. √Ä six mois, je l’ai sauvé de la mort : il était destiné à être tué pour sa fourrure. »”

21/06/2017 ‚Äî Paris Normandie : « L’ours canadien, âgé de 8 ans, a été acheté dans un élevage aux États-Unis qui destine ces animaux à la chasse au gibier. »

28/06/2017 – L’écho Républicain : “Frédéric Chesneau était déjà venu en 2014 pour présenter un spectacle avec Valentin, un ours noir du Canada âgé alors de 5 ans, qu’il expliquait alors avoir “fait venir bébé d’un élevage aux États-Unis, où il était destiné à être abattu pour faire de la fourrure”.”
04/08/2017 – Ouest France : “Des ours noirs «‚Äâsont des gibiers de chasse dans leur pays d’origine, et les oursons, comme Valentin, nés en captivité, finissent parfois dans ces ignobles fermes à ours chinoises‚Äâ»”
06/08/2017 – Ouest France : “il est la cinquième génération d’ours nés en captivité. Il vivait dans une ferme de 200 hectares, élevé au biberon, il ne craint pas l’homme. Son avenir, comme beaucoup d’autres ours était tracé d’après son dresseur « Il aurait servi comme gibier aux chasseurs, puis comme carpette », raconte celui qui l’a fait venir en France, dans sa maison et son parc de 9 hectares.”
16/09/2017 – Blog Maire Janvry : “Fréderic l’a acheté dans un élevage comme “trophée de chasse” car valentin sort d’un élevage qui “produit” des ours pour satisfaire la soif de tir des chasseurs et était destiné a être tiré au fusil et finir en descente de lit ou empaillé…”
08/12/2017 – Le Parisien : “Cet ours, Frédéric Chesneau l’a récupéré aux Etats-Unis où il était élevé dans le but d’être un jour chassé.”
29/12/2017 – Le Dauphiné : “Valentin a été racheté à un élevage qui le destinait à l’industrie de la fourrure”
06/05/2018 – Ouest France : “Je l’ai fait venir bébé d’un élevage aux États-Unis, où il était destiné à être abattu pour faire de la fourrure.”
03/06/2018 – La voix du Nord : “Valentin est né dans un élevage américain destiné à être tué par des chasseurs vers deux ou trois ans (dans le genre « lâcher de galinettes cendrées », vu par les Inconnus).”
04/06/2018 – La voix du Nord : “Selon son dresseur, il aurait été tué par des chasseurs s’il n’avait pas été adopté dans un élevage aux Etats-Unis.”
05/06/2018 – Le Parisien : “L’élevage américain auquel j’ai acheté Valentin le destinait au commerce de la fourrure ou à la chasse. Il serait mort si je ne l’avais pas accueilli au sein de mon refuge, rappelle-t-il.”

Le samedi 6 juillet 2019, il a une nouvelle fois modifié cette histoire :

« C’est une association de défense des animaux française, comme son nom ne l’indique pas, qui s’appelle Protect Bear, qui se charge aux Etats-Unis de sauver les petits ours qui sont en vente comme ça pour les sociétés de chasse et ils nous ont prévenu. On est allé récupérer Valentin et on l’a ramené en France pour qu’il ne soit pas abattu tout simplement. »

Contacté par téléphone, Alain Boyaval, responsable de cette association, après avoir échangé avec le dresseur qui nous accuse d’avoir transformé ses propos dans un montage, a affirmé : « Je ne lui ai jamais confié aucun ours. »

Il nous a également confié qu’il serait incompréhensible que des sociétés de chasse achètent des ours à des zoos alors que l’ours noir est gibier et qu’il peut être chassé dans la nature. De plus, Valentin est un ours captif de 5ème génération.

Nous pensons que cette histoire, racontée en préambule des représentations avec Valentin, sert à mettre le public en empathie. D’emblée, le dresseur affirme avoir sauvé son ours, qui est devenu son meilleur copain, et que sans lui il serait mort. Dans les faits, l’ours Valentin est né dans un zoo au Texas et a été élevé au biberon. Il n’avait aucune raison d’être acheté par une société de chasse pour être abattu ou pour sa fourrure. Il a simplement été acheté par le dresseur pour travailler.

Nos actions contre les montreurs d’ours : https://www.aves.asso.fr/montreurs-dours-et-zoos/